|
|
|
Résumé du tournoi Grand Prix d'Elista |
|
Tuesday, 30 December 2008 |
GM Sanan Syugirov et GM Andrey Zontakh font part de leurs commentaires sur le tournoi d’Elista.
Le tournoi est fini, parlons de sport et d’équilibre créatif et théorique. Tout d'abord je voudrais féliciter les gagnants du tournoi. Dmitry Jakovenko aura marqué pour sa ténacité étonnante dans la défense et sa délicate technique en phase finale. Teimur Radjabov, un grand de la défense de l’est Indienne et son jeu confiant avec les Noirs. Alexandre Grischuk - pour son caractère résolu, ayant répondu à une défaite par trois victoires consécutives.
Vugar Gashimov a effleuré la victoire et failli finir à la première place. Son arrivée dans les hauts de la hiérarchie échiquéenne fut la découverte de l'an passé. Il était proche de la victoire dans la partie la plus importante contre Jakovenko, mais … la défense était solide.
Cinq participants ont marqué 50& points et occupent le milieu du tableau final. La performance de Rustam Kasimdzhanov fut très impressionnante, spécialement vers la fin. Il fut un peu lent au début et n’a donc pas réussi à s'immiscer dans la lutte pour la première place, bien que la partie créative de ses parties soit impressionnante.
Peter Leko a attrapé froid et a du coup joué moins bien qu’à son habitude. Etienne Bacrot et Shakhriyar Mamedyarov ont joué sans panache bien que les deux aient obtenu une brillante victoire chacun.
Notre hôte Chinois Wang Yue a une fois de plus montré un jeu très serré et fiable, comme dans les tournois précédents, mais a manqué de se battre pour les prix.
Le style combatif d'Ivan Cheparinov attire sans exceptions chaque amateur d'échecs, faisant de lui l’un des héros du tournoi. Ses parties ont toujours attiré une grande attention, des nulles rapides sont pratiquement impossibles avec son style. S'il joue d'une manière plus flexible et plus stable, nous pouvons nous attendre à de très grands exploits de sa part.
Les performances de Pavel Eljanov et Evgeny Alekseev n’ont pas vraiment été couronnées de succès dans ce tournoi. L’absence de préparation élaborée et but spécifique doit en être la cause étant donné qu’ils ont été sélectionnés au tout dernier moment.
Vladimir Akopian et Ernesto Inarkiev finissent en queue de classement. Vladimir doit avoir épuisé toutes ses ressources aux l'Olympiade de Dresde. Quant à Ernesto, il a apparemment échoué dans l’étape finale n’étant pas capable de supporter la tension de la bataille. Nous souhaitons que la Nouvelle Année apporte succès aux participants et pour l’heure nous nous tournons vers un résumé créatif du tournoi.
ESTHETIQUE
Je dois dire que nous avons assisté à un relativement grand nombre de parties intéressantes et mémorables par rapport à l’alignement plutôt égal dans ce tournoi. Je distinguerai trois extraits des parties les plus mémorables, qui ont définitivement parés le tournoi.
Je commencerai par le merveilleux coup d’Etienne Bacrot qui couronna l'attaque des Blancs.
Bacrot – Leko (Ronde 4)
Le sacrifice de la pièce la plus forte suit (peu importe ce n'est pas difficile cette fois), ce qui attire toujours le public passionné d’échecs.
31. Qh7! 1:0
Cheparinov – Alekseev (Ronde 8)
33. Qxf7! Rxf 34.Rxf7 Kh8 35. Rd7 1:0
Et non le moindre pour finir, le fantastique canevas de Mamedyarov.
Mamedyarov – Eljanov (Ronde 10)
20. Nxg5 et les Blancs l’emportent après de nombreuses aventures.
Dans les découvertes d’ouverture ont trouve :
La solide amélioration (22. Ne4!) dans la variante Dragon et attaque rapide des Blancs, partie Radjabov-Kasimdzhanov (Ronde 3);
Le sacrifice positionnel de qualité 15…Rxd5! dans la partie Kasimdzhanov-Alekseev (Ronde 4, Défense Nimzo-Indienne);
Le Duel théorique Eljanov-Akopian dans l’Anti-Meran (Ronde 5)
En parlant d’exemples de technique échiquéenne, réalisation de l'avantage minimal, puissantes finales, nous devrions nous tourner vers la partie Jakovenko-Wang Yue (Ronde 1), Wang Yue-Eljanov (Ronde 4), Cheparinov-Akopian (Ronde 10), Inarkiev-Kasimdzhanov (Ronde 11).
Je voudrais distinguer les batailles captivantes de Kasimdzhanov-Akopian (Ronde 8), Jakovenko-Kasimdzhanov (Ronde 9), Gashimov-Jakvenko (Ronde 11), Cheparinov-Bacrot (Ronde 13).
STATISTIQUES
Maintenant passons à quelques statistiques. Le tournoi fut une bataille bien aiguisée.
Un pourcentage relativement élevé de parties nulles pourrait être dû à la densité de l’alignement, les critères de qualification pour le tournoi et la performance des joueurs. De plus, nous devrions souligner que le nombre de nulles rapides et refus d’affrontement sont très bas, voire même insignifiants.
La partie la plus longue est celle de Eljanov-Cheparinov, avec un gain des Blancs. Elle a été jouée dans la 7ème ronde et compte pas moins de 125 coups.
Les parties les plus courtes sont celles de Bacrot-Kasimdzhanov (Ronde 1) et Bacrot-Grischuk (Ronde 12). Les deux se soldèrent par une nulle en 14 coups seulement.
La victoire la plus rapide fut celle des Noirs dans la partie Inarkiev-Cheparinov (Ronde 5), en 29 coups seulement.
On a assisté à 4 nulles rapides, à savoir une nulle avant le 20ème coup.
16 parties se sont terminées au 30ème coup.
La ronde la plus décisive fut la 10ème avec 5 jeux décisifs et 2 nulles. C’est à la fois la victoire la plus convaincante avec les Blancs – 5:0!
La 11ème ronde s’avère être la meilleure pour les Noirs qui ont obtenu la victoire.
Les rondes les plus paisibles furent les 11, 12 et 13èmes. Sur la fin, les participants étaient un peu fatigués. Dans les rondes 11 et 12, le vainqueur fut Kasimdzhanov et la dernière victoire fur remportée par Eljanov.
Nombre total de parties décisives : 32 (sur 91 parties). Le pourcentage est de 35% et l’avantage des Blancs sur les Noirs est impressionnant : 25 contre 7
A titre comparatif, j’indique les résultats d’autres tournois de 2008.
Circuit Grand Prix - Bakou – 42% (38 sur 91),
Sochi – 37% (34 sur 91)
Autres super tournois :
Wijk aan Zee – 34% (31 sur 91), Linares – 45% (25 sur 56), Sophia – 57% (17 sur 30) Foros – 45% (30 sur 66), Dortmund – 39% (11 sur 28), Poikovski – 31% (14 sur 45), Moscou – 40% (18 sur 45), Bilbao – 43% (13 sur 30), Nankin – 40% (12 sur 30)
L’ouverture la plus populaire fut la Sicilienne, qui a été employée dans 18 parties, les Blancs gagnèrent 5 fois et perdirent seulement une fois.
Les Noirs ont subi deux défaites dans les variantes ‘Najdorf’ et ‘Dragon’.
Les Noirs ont employé 17 fois la Ruy Lopez pour se défendre. Dans cette variante l’avancement des Blancs est 4:2. Ils ont réussi à passer au travers du fameux “Mur de Berlin”. Toutes les contre-attaques Marshall se soldèrent par des nulles ce qui confirme son fort statut.
Alekseev opta pour la Breyer remportant 1,5 sur 3. Sur 7 Petroffs, Gashimov jouait avec les Noirs dans 4 d’entre-elles. Il annula 3 parties et perdit l’autre. 3 autres parties se terminèrent également en nulle.
La Caro-Kann a été employée 4 fois, l’avantage des Blancs est de 3:1
Dans les ouvertures fermées je dois souligner la popularité des variantes Slaves. Cette ouverture a été employée dans 18 parties. Les Noirs ne marquèrent aucune fois et perdirent 6 fois. La variante 4.e3 sans prétention fut utilisée deux fois, dans 3 parties – 4…dxc4 5.a4 Bf5. Les Blancs ont gagné dans les deux 6.e3 et 6Ne5 et 6.Nh4 et une fois dans la pointue Anti-meran avec 7.g4.
Deux batailles pour une nulle furent jouées dans la variante Anti-Moscou.
Les Noirs ont choisi dans 9 parties la combinaison de la Défense Ouest-Indienne et Nimzo-Indienne. Le résultat est 2:1 en faveur des Blancs avec 6 nulles.
Une autre nulle est survenue dans la Catalan.
La Défense Est-Indienne a été utilisée dans 5 matchs. Les Blancs possèdent un avantage minimal : Radjabov a répondu 1 fois sur deux défaites de Cheparinov.
Deux nulles ont été enregistrées dans la Défense Gruenfeld.
Les meilleurs joueurs avec les Blancs sont Jakovenko, Gashimov (5 sur 7) et Grischuk (4,5 sur 6)
Le meilleur joueur avec les Noirs est Radjabov (3,5 sur 6)
Le seul joueur invaincu est Jakovenko.
Le seul qui n’a marqué aucun gain est Akopian.
Grischuk et Radjabov ont gagné plus de matchs que les autres joueurs – 4 chacun.
Jakovenko, Gashimov, Kasimdzhanov, Cheparinov et Eljanov – 3 chacun.
Les plus pacifiques sont Bacrot et Mamedyarov (11 nulles chacun).
Les plus intransigeants sont Eljanov et Cheparinov (8 et 7 parties décisives respectivement).
Grischuk a obtenu la plus longue série de gains– 3 parties consécutives (rondes 6 à 8).
Deux jours de repos divisèrent le tournoi en trois parties. La première partie (rondes 1 à 5) fut remportée par Radjabov et Gashimov (3,5 sur 5). Dans la partie du milieu (rondes 6 à 9) Grischuk fut remarquable avec un résultat de 3,5 sur 4. La dernière partie (rondes 10 à 13) fut remportée par Kasimdzhanov. Jakovenko a tenu sur la distance sans à-coups et a gagné des victoires dans chacune des parties du tournoi.
|
|
|
|
