Teimour RADJABOV: - IJ’essaie aussi de prendre les défaites avec philosophie. Une défaite est l’un des trois résultats possibles dans une partie, et de temps en temps cela arrive de toute manière, peu importe de ce que le joueur désire. Mais toutes les défaites ne sont pas pareilles, il y en a des où vous vous sentez très mal et où il est difficile de passer à autre chose. Par exemple hier, j’ai perdu contre Ernesto Inarkiev à cause d’une gaffe en Zeitnot, bien que tout au long de la partie j’avais un avantage certain. J’ai beaucoup regretté l’issue, je ne peux donc pas donner de conseils pour passer outre de telles défaites offensives, du moment que je ne peux pas maitriser mes émotions, je me sens très mal dans ces situations. J’aurais préféré perdre la partie à cause d’une performance parfaite de mon adversaire, mais ne pas expérimenter de si décevante défaite alors que vous avez tout fait pour gagner, et qu’une seule gaffe incompréhensible en Zeitnot ruine tout.
Rustam KASIMZHANOV: - Une défaite est des plus décevants, je dirais même la plus vilaine chose pour un joueur, du moins, un joueur professionnel. Après une défaite fâcheuse, on a besoin de temps pour récupérer, non seulement moralement mais également physiquement. Cela se passe en tout cas comme ça pour moi. Je ne peux pas proposer de recette toute faite pour se sentir mieux après une défaite.
Peter LEKO: - Comme tous les sportifs, je n’aime pas perdre. Cette année j’ai participé au traditionnel match commercial en 8 parties à Miskolc, Hongrie. Magnus Carlsen, 4ème au niveau du classement mondial était cette fois-ci mon adversaire. Malheureusement j’ai perdu ce match sans une seule victoire. C’était d’une frustration extrême : j’ai manqué de nombreuses opportunités et fait des gaffes horribles. J’étais certainement très déçu de ma défaite et de ma mauvaise performance. C’était, je m’en souviens, un match inofficiel sans incidence sportive. Je m’en suis remis seulement après la victoire dans le traditionnel Super tournoi de Dortmund.
Evgeny ALEKSEEV: - J’essaie d’oublier la défaite aussi vite que possible et me concentrer sur la partie à venir. Cependant, des fois je n’y parviens pas. Hier, j’ai perdu contre Grischuk, par exemple, et aujourd’hui, j’ai à nouveau perdu contre Cheparinov. Je ne sais pas comment je vais passer par-dessus ces échecs mais bien sûr je vais essayer de me ressaisir et faire en sorte de me battre dans la prochaine partie. On doit se battre jusqu’à la fin.
Ernesto INARKIEV: - Bien sûr que je fais face à des échecs dans des tournois. Je ne peux rien dire de nouveau là-dessus : vous devez travailler dur lors de la préparation, la théorie, effectuer beaucoup d’analyses pour faire en sorte de gagner et non pas perdre. La clé du succès n’est rien d’autre que d’élaborer une préparation théorique complète.
Shakhriyar MAMEDYAROV: - Si je parle de défaites en tournois et pas uniquement les défaites de quelques parties, je dois dire que je ne suis pas satisfait de ma performance dans dix tournois auxquels j’ai participés sur onze. Mais je suis sûr que je serai bientôt victorieux. Ainsi est la vie d’un joueur professionnel d’échecs.
Ivan CHEPARINOV: - La défaite est un phénomène ordinaire. Tout le monde peut perdre une partie, et vous ne devriez pas le prendre trop à cœur car la vie continue. Vous pouvez tirer une leçon de toute défaite et pas seulement aux échecs. Vous devez bien entendu faire une analyse complète de la partie perdue afin d’en trouver la cause, mais de préférence pas pendant le tournoi en cours. Vous n’avez simplement pas de temps pour cela, vous devez vous préparer pour la partie suivante. Hier, j’ai perdu contre Eljanov, mais aujourd’hui j’ai réussi à rassembler mes pensées pour battre Alekseev.
Etienne BACROT: - Les défaites ne me mettent pas trop hors de moi. Même après une défaite très déplaisante, je me présente à la partie suivante comme si de rien n’était. Vous devez considérer les échecs comme un jeu et non une bataille acharnée.
Dmitry JAKOVENKO: - Après chaque échec, que cela soir une défaite ou un offensive nulle, j’essaie de ne pas y porter attention et je pense à la partie à venir. En cas d’échec lors de ma dernière partie .... mes pensées se tournent vers le prochain tournoi. C’est la seule manière pour moi de passer par-dessus des conséquences déplaisantes d’échec sportif.
Pavel ELJANOV: - Hier, j’ai joué la plus longue partie de ma carrière en tournois. Il a duré pas moins de 7,5 heures ! Bien qu’il se soit conclu sur une victoire pour moi, c’était stressant parce que la résistance était très difficile. Après la partie, j’ai dormi sainement et me suis réveillé qu’à 11heures. Je n’ai même pas eu de repas avant la partie d’aujourd’hui car j’ai passé le reste du temps à préparer la partie à venir et à analyser les variantes d’ouverture de mon adversaire. Je recommande un sommeil sain, idéalement 10 heures, en particulier après une défaite afin de se débarrasser de pensées déplaisantes. Lors de tournois si endurant et fatiguant un sommeil sain est tout particulièrement utile. De plus, ce tournoi a un règlement strict qui empêche les joueurs de proposer la nulle. Beaucoup de parties durent longtemps et on fait face à des gaffes et effondrements décevants. Après un échec, vous ne devriez pas abandonner, juste vous remettre et récupérer complètement pour faire de votre mieux dans la partie suivante.
Vladimir AKOPIAN: - Les défaites et les échecs font partie de la vie professionnelle des joueurs d’échecs tout comme les réussites et les victoires. Bien sûr, j’aimerais avoir moins de défaites. Pour moi perdre une partie ou un tournoi complètement n’est pas une tragédie. Mais il y a des joueurs qui se sentent extrêmement blessés par un échec et le prennent très à cœur. J’ai vu quelques fois des joueurs totalement démoralisés après une défaite. Chaque sport et chaque partie engendre une défaite pour l’une des parties. L’une réussit et l’autre échoue. C’est normal et vous devez le prendre avec philosophie.
Wang YUE: - C’est la vie, ce sont les échecs. OK. J’ai perdu et alors ?