Zurab AZMAIPARASHVILI: “JE SUIS FIER DE NOS JOUEUSES D’ECHECS”


Le Vice Président de la FIDE, GM Zurab Azmaiparashvili, parmi ses responsabilités dans le tournoi en cours, doit gérer ce que nous appelons la règle de Sophia qui fait que les adversaires ne peuvent pas proposer la nulle. En tant qu’expert Grand Prix, il donne son verdict sur les positions clamant une nulle à savoir s’il faut continuer la partie ou enregistrer la nulle. Azmaiparashvili dit ne pas avoir beaucoup à faire à ce niveau-là car les joueurs de ce tournoi sont plutôt expérimentés et habiles.

- Zurab Alexeevich, avez-vous arrêté de participer à des tournois ?


- - Ayant beaucoup de travail en tant que Vice Président de la FIDE je me suis retiré des compétitions professionnelles et j’ai cessé de participer activement dans les tournois. Je joue encore de temps à autre, j’ai notamment participé au tournoi international du Vietnam et ai fini à la 2ème place ce qui a augmenté mon classement.

 
- La Géorgie a toujours été connue pour ses remarquables joueuses d’échecs. Comment les hommes évoluent-ils actuellement ? Y a-t-il un substitut à votre génération de joueurs ? Avez-vous de nouveaux talents ?


- Il y a avant tout Baadur Jobava, un jeune GM talentueux. Il a remporté l’année passée le traditionnel Open de Moscou. Il possède un bon classement de 2604. Un autre joueur prometteur est GM Zviad Izoria, qui a récemment déménagé dans un autre pays mais qui joue toujours sous les couleurs de la Géorgie. Au fait, notre équipe nationale a bien joué aux dernières Olympiades de Dresde et a terminé à la 11ème place.


- L’équipe nationale féminine de Géorgie joue excessivement bien et a gagné l’or aux Olympiades après une longue pause. Félicitations pour cette victoire ! Qu’est-ce qui a contribué à la renaissance de la gloire de vos joueuses d’échecs ?


- Comme vous le savez, nos meilleures joueuses d’échecs se sont retirées du Championnat du Monde Féminin de Nalchik. Elles s’étaient minutieusement préparées pour le plus grand tournoi de cette période de deux ans mais la politique s'est heurtée au processus. C'est pourquoi toute l'énergie accumulée par les joueuses Géorgiennes s’est finalement réalisée aux Olympiades mondiales des échecs.


De plus, je pense que c’est aussi ce nouveau règlement qui empêche les joueuses de proposer une nulle après le 30ème coup qui a contribué au succès de notre équipe. Notre leader de l’équipe, en particulier Maya Chiburdanidze avait l’habitude d’accepter une nulle rapide pour différentes raisons. Désormais elle devait constamment se battre et souvent ses adversaires étaient en moins bonne position après le 30ème coup. Maya était la principale joueuse à apporter des points à notre équipe. Elle a d’ailleurs battu la Championne du Monde Alexandra Kostenyuk et sa dauphine Ho Yifan. Parmi nos jeunes joueuses d'échecs je voudrais mentionner Nana Dzagnidze qui s’est distinguée par son esprit combatif et sa ténacité.

 
- Vous étiez auparavant à la tête de la Fédération Géorgienne des Echecs. Qui dirige actuellement cette organisation ?


- Le fameux GM Gia Giorgadze, il a quatre ans de moins que moi. Gia a arrêté il y a quelques années de participer activement dans les tournois. Il travaillait pour différents départements gouvernementaux ; il a même été Maire de Kutaisi, la deuxième plus grande ville de Géorgie. Il est maintenant entrepreneur et étant retourné aux échecs, il avait envie de contribuer au développement des échecs dans le pays.


- Parlons maintenant de politique. Après les événements tristement célèbres du mois d’août, des joueuses de Géorgie se sont retirées du Championnat du Monde. Est-ce que c'est le Gouvernement du pays qui leur a interdit d'aller en Russie ? 


- Non, c’était leur décision personnelle. Ce n’est pas seulement elles qui ont changé d’avis, mais nos arbitres, coach, journalistes. N'importe quel Géorgien raisonnable ne serait pas allé en Russie dans ces conditions parce que cela aurait soulevé une protestation nationale et une condamnation. Aucun ordre n’a été donné à nos femmes, c’était leur volonté. La légendaire Nona Gapridashvili n'est pas allée à Nalchik non plus bien qu’elle soit opposée au Gouvernement Géorgien actuel. Je ne suis pas un patriote pur et dur mais j’étais d'accord avec elles, avec mon peuple. Il n’y a pas seulement une question de fidélité ou de consentement avec la politique du Gouvernement Géorgien, mais nos sentiments nationaux ont été lourdement offensés …


- En même temps je suis très reconnaissant envers le Président de la FIDE Kirsan Ilyumzhinov qui s’est adressé au Président de Géorgie Mikhail Saakashvili pour trouver une solution avec nos joueuses pour leur donner l'occasion d'aller au Championnat du Monde. Si Saakashvili avait considéré la participation des joueuses de Géorgie pour aller se battre pour la très importante couronne mondiale, il leur aurait demandé d’y aller.