Vugar GASHIMOV: « Nous avons une jeune équipe »
Le Grand Maître de Bakou, Vugar Gashimov, 22 ans, est l’un des leaders du tournoi Grand Prix d’Elista. Il vient d’obtenir une nulle dans la 8ème ronde contre son compatriote Teimur Radjabov avec les Noirs. Il a répondu à nos questions à l’issue de sa partie.
- Vugar, trois GM d’Azerbaïdjan participent au tournoi. Tous sont jeunes et très connus dans le cercle échiquéen. Comment cette pléiades de talents est–elle apparue dans votre pays ?
- Nous sommes nés dans la 2ème moitié des année 80, lorsque le Champion du Monde Kasparov vivait à Bakou. Après qu’il ait remporté la couronne mondiale en 1985, il y a eu un boom des échecs en Azerbaïdjan. Nous avons appris très tôt à jouer aux échecs dans notre enfance et avions de décentes conditions pour progresser. Notre leader National Geidar Aliev était un passionné d’échecs et en a fait la promotion dans la République. Il est connu pour soutenir Kasparov de toutes les manières possibles et a contribué à sa montée vers l'Olympus.
Geidar Aliev a aussi remarqué notre génération, avait régulièrement des entretiens avec de jeunes joueurs prometteurs, et nous étions très inspirés par ces entretiens. Bien sûr nous étions en compétition les uns contre les autres, mais en dehors de l’échiquier nous avions une bonne relation d’amitié.
- Qu’est-ce qui est le plus important pour les joueurs d'échecs contemporains, le talent ou la capacité à travailler assidûment et efficacement ?
- Pour réaliser de bons résultats au top niveau, vous devez avoir du talent, être travailleurs, efficaces et prêter une attention particulière au conditionnement psychologique et physique.
- En plus de grand Kasparov, les joueurs de Bakou suivants étaient célèbres - Vladimir Bagirov et Elmar Magerramov. Le premier est déjà parti, mais qu’est devenu le médaillé d’argent au dernier Championnat de l’URSS ?
- Il a déménagé depuis longtemps dans les EAU. Il travaille là-bas en tant que coach. J’aurais aimé qu’il soit là lorsque nous avons commencé nos propres études échiquéennes. Un tel homme, un brillant Grand Maître et excellent coach, il aurait pu nous apprendre beaucoup. En 2001 lorsque les trois d’entre nous avions été présélectionnés pour faire partie de l’équipe Nationale d’Azerbaïdjan, l’idée de nommer ce GM expérimenté en tant que coach d’équipe avait été soulevée. Nous étions 14-15 à ce moment-là et sa présence aurait pu nous faire beaucoup de bien. De plus, Magerramov était considéré comme un coach efficace. Il avait coaché Kasparov. Même après qu’il soit devenu Champion du Monde, Magerramov l’a assisté pendant une certaine période. Il y a malheureusement maintenant un manque de coach aussi talentueux en Azerbaïdjan. Certains d’entre eux sont partis, d’autres ont quitté le pays. Il n’en reste que très peu qui enseignent jour et nuit aux enfants.
- Où les échecs se développent-ils en dehors de Bakou ?
- La deuxième ville du pays – Gyanja – a une longue histoire échiquéenne.
- Qui avait été présélectionné pour l’équipe nationale d’Azerbaïdjan à part vous trois?
- Mon camarade Kadyr Guseinov qui a mon âge et Rauf Mamedov, qui a deux ans de moins. Notre équipe est jeune comme vous le voyez. En fait, Rauf est en ce moment à Elista, il aide Shakhriyar Mamedyarov. Teimur, Shakhriyar et moi-même sommes dans l'équipe nationale depuis 2001, Guseinov l'a rejointe l'année suivante, Mamedov en 2004. C'est l’époque où notre équipe a été créée et nous espérons garder l’alignement aux tournois par équipe aussi longtemps que possible.
|
