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Entretien avec GM Teimour Radzhabov
Sunday, 21 December 2008
Teimour Radzhabov: Le tournoi d’Elista est semblable à une bataille

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Le GM Azéri de 21 ans Teimour Radzhabov détient le classement le plus élevé parmi les participants de ce 3ème tournoi Grand Prix FIDE. Il a démarré la première partie de ce tournoi d’Elista seul en tête puis a été rejoint par son compatriote Vugar Gashimov. Ses résultats furent différents dans les deux premiers tournois du circuit Grand Prix FIDE : il n’a pas eu de succès dans sa ville natale de Bakou mais en revanche a pris la deuxième place à Sochi juste derrière l’Arménien GM Levon Aronyan. A l’issue de la 6ème ronde de ce tournoi dans laquelle Radzhabov a annulé avec les Blancs contre le Russe Dmitry Jakovenko, le leader du tournoi répond à nos questions.

Teimour, était-il difficile de se concentrer sur la partie après un jour de repos ? Plusieurs parties s’étaient déjà conclues par une nulle après une brève bataille y compris la vôtre.

- Le tournoi qui se déroule à Elista est de très haut niveau et la liste des participants est assez forte. Par conséquent, dans des compétitions semblables il y a des fois où les joueurs ne veulent pas prendre le risque de commettre de sérieuses erreurs. Donc beaucoup de parties se concluent par une nulle, cela arrive pratiquement dans tous les tournois forts comme par exemple à Weik-an-Zee où je joue régulièrement. Il n’y aurait rien de terrible qu’une des rondes se termine sur 7 nulles ici à Elista. En principe le tournoi en lui même est semblable a une bataille. Il peut y avoir des rondes nulles avant ou après le jour de repos. Mais jusqu’à maintenant, ce n’est pas le cas, il y a eu au moins deux résultats décisifs. Le règlement contribue à ce que le tournoi ait un esprit combatif pour que les participants ne proposent pas de nulles. Donc beaucoup de parties sont jouées jusqu’à la fin, et la nulle est fixée uniquement en cas de triple répétitions de coups ou en position nulle théorique. Cela arrive souvent qu’en milieu de partie, dans d'autres compétitions, les adversaires se mettent d’accord pour annuler.

Mis à part vous, Teimour, il y a deux autres joueurs de Bakou qui participent à ce tournoi – Vugar Gashimov et Shakhriyar Mamedyarov. Avec Mamedyarov, vous participez souvent à des tournois d’élite et Vugar a remporté la première place du tournoi Grand Prix de Bakou. Vous êtes tous membre de l’équipe nationale d’Azerbaïdjan. Comment se fait-il que votre équipe composée de joueurs si forts ne parvienne pas à de bons résultats aux Olympiades telles que les équipes d’Arménie ou d’Ukraine ?

 - Nous sommes arrivés 6ème aux dernières Olympiades, et je considère que notre équipe n’a pas mal joué bien que nous espérions plus. En principe, nous visons le trio de tête. Malheureusement, nous n’avons pas une atmosphère saine dans l’équipe. Lorsque quelqu’un perd ou fait de grosses erreurs dans une partie, des petits conflits commencent à émerger et l’esprit d’équipe s’en ressent. Nous aurions vraiment pu gagner la médaille de bronze. Nous avons gagné avec un score dévastateur dans deux matchs consécutifs. Tous les membres étaient plus ou moins en bonne forme.

Qu’est-ce qui empêche votre équipe nationale de rester bien soudée ? Il y a peut-être, comme on l’entend dire, trop d’individualistes parmi vous ?


- A mon avis, les échecs en général ne sont pas un sport d’équipe. Il y a des cas où les joueurs les plus forts étaient réunis dans une équipe dans laquelle il n’y avait pas d’unité et par conséquent pas les résultats escomptés. Cela vient du fait qu’il y a une compétition entre les joueurs de haut niveau. L’équipe Russe a, en particulier, fait face à un tel problème à de multiples occasions. Un des membres les plus anciens de l’équipe Alexander Morozevich a dit dans l’un des ses entretiens que cela faisait 12 ans qu’il n’avait pas ressenti l’esprit d’équipe. Mais dans l’ensemble l'esprit d'équipe était présent dans notre équipe, mais jusqu'à un certain moment où les entraîneurs ont accepté des décisions pas justes. Nous n'avons pas d’individualiste dans notre équipe nationale. Par exemple, quand nous avons participé au Championnat par Equipe en Crète, il y avait une atmosphère saine et tous les joueurs ont fait de bons résultats.

 
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